Dans la continuité de sa raison d’être qui vise à faire de La Défense le premier quartier d’affaires post-carbone de dimension mondiale et de réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, Paris La Défense investit en faveur de la protection et du développement des arbres au sein de ses espaces publics. L’objectif ? Positionner l’arbre en enjeu stratégique. Pour préserver et renforcer la qualité de vie au sein de ses espaces publics, dans un contexte d’évolution climatique, l’établissement public a défini un Plan Arbres. Au-delà de l’embellissement du paysage urbain, il participera à l’accueil de la biodiversité et à la lutte contre les îlots de chaleur. Cette semaine débute la plantation de 86 nouveaux arbres : 53 à Courbevoie (dont 33 dans le quartier Coupole) et 33 à Puteaux (dont 16 aux Jardins de l’Arche) répartis en 36 essences différentes.
Un patrimoine arboricole conséquent à préserver
Espace urbain atypique sur la plus grande dalle piétonne de France, Paris La Défense incarne une vision de la ville unique. Cette singularité induit de gérer le volet végétal en intégrant de multiples contraintes. Elle n’a cependant pas freiné la plantation de plusieurs milliers d’arbres.
Avec près de 3 850 arbres sur le domaine public, dont près de 2 900 cultivés hors sol sur la dalle, Paris La Défense est doté d’une équipe de surveillance et de gestion et est accompagné par un expert arboricole pour suivre ce patrimoine vivant.
« La protection de notre patrimoine arboré et son renforcement sont des enjeux cruciaux en matière d’adaptation et de lutte contre les effets d’îlots de chaleur urbains. L’architecture sur dalle du quartier et l’environnement urbain singulier de La Défense rendent nécessaire la mise en place de ce plan d’actions inédit. » explique Pierre-Yves Guice, directeur général de Paris La Défense.
Le dernier bilan arboricole a mis en lumière plusieurs éléments marquants. Il révèle tout d’abord l’existence d’un patrimoine arboré unique en son genre, où 75 % des arbres se développent hors-sol, sur dalle. Ce bilan souligne également la jeunesse de ce patrimoine, avec seulement 40 % d’arbres adultes et l’absence totale de spécimens matures.
L’état phytosanitaire global se révèle plutôt satisfaisant, puisque 64 % des arbres sont en bonne santé. Cependant, leur vitalité suscite des interrogations, car 42 % des spécimens présentent une vitalité jugée moyenne ou faible. Malgré cela, l’espérance de maintien des arbres demeure encourageante : 71 % devraient pouvoir être conservés au-delà de 15 ans, bien que ce chiffre reste soumis aux impacts du changement climatique et aux événements météorologiques extrêmes.
Enfin, le bilan indique un indice canopée de 5 % pour l’espace public. Cet indice, qui mesure la proportion de surface au sol recouverte par l’ombre des couronnes d’arbres lorsque le soleil est au zénith, reflète modestement la capacité des arbres à offrir de l’ombrage et à contribuer au confort urbain.
Compte tenu des spécificités du territoire, les arbres sont exposés à des conditions de culture peu favorables : rareté de la pleine terre, sols allégés et drainants, réverbération solaire liée aux façades des bâtiments et intensité du vent provoquée par les effets Venturi entre les immeubles. Ces facteurs créent des microclimats auxquels un grand nombre d’essences n’est pas adapté.
Le suivi des arbres assuré par Paris La Défense remplit plusieurs fonctions essentielles. Il permet, grâce à une base de données dédiée, de recenser le nombre d’arbres, de documenter leurs essences et d’évaluer l’état de santé de chaque individu. Cette ressource offre également la possibilité d’extraire des informations précieuses pour orienter les investissements en faveur de la pérennisation et de la plantation d’arbres.
Par ailleurs, ce suivi contribue à mieux comprendre la capacité d’adaptation des arbres cultivés sur dalle, tout en permettant de recommander des essences adaptées aux futurs aménagements ou aux remplacements nécessaires. Il s’agit enfin d’un outil indispensable pour inventorier, préserver et enrichir la gamme végétale du territoire, tout en réfléchissant à une diversification harmonieuse de ce patrimoine.
Les objectifs du Plan Arbres
Le Plan Arbres, qui sera déployé par Paris La Défense, poursuit plusieurs objectifs essentiels. Il s’agira tout d’abord de poursuivre le suivi phytosanitaire des arbres, afin de continuer à observer leur évolution dans le quartier et de mieux comprendre leur capacité à s’adapter aux changements climatiques.
Ce plan vise également à accroître l’indice canopée pour offrir davantage d’ombrage au quartier d’affaires, améliorant ainsi le confort thermique tout en réduisant les effets des îlots de chaleur. Cet objectif se concrétisera par une évolution des pratiques de gestion des arbres, notamment en favorisant des ports libres grâce à la limitation des tailles systématiques. En complément, le programme prévoit une accélération des nouvelles plantations.
Un autre volet important consiste à établir des cahiers techniques prescriptifs à l’intention des acteurs intervenant sur le territoire. Ces guides rassembleront les meilleures pratiques pour garantir les conditions de vie les plus favorables aux futurs arbres. Ils intégreront également des recommandations spécifiques pour protéger les arbres existants lors des phases de travaux.
Le Plan Arbres prévoit par ailleurs la mise en place d’un barème de valeur pour les arbres, suivant l’exemple de la Ville de Courbevoie et du conseil Départemental des Hauts-de-Seine. Ce barème, établi en fonction des caractéristiques et des aménités de chaque arbre (situation, taille, état sanitaire, valeur écologique, etc.), attribuera à chaque arbre une valeur financière. Ce nouvel indicateur incitera à une protection accrue des arbres existants durant les chantiers.
Enfin, avec le soutien d’un groupe d’experts, des essences d’arbres seront identifiées pour leur capacité à s’acclimater aux spécificités du territoire. L’accent sera mis sur des essences adaptées au climat présent et futur, même si elles ne sont pas originaires d’Île-de-France, car leur durabilité est essentielle pour consolider le patrimoine arboré du quartier. Par ailleurs, la diversification des espèces sera activement poursuivie pour accroître la résilience du patrimoine arboré face aux maladies et ravageurs, qui sont eux-mêmes exacerbés par le réchauffement climatique.
Le déploiement de cet ambitieux plan a débuté il y a quelques semaines.